Bienvenue au Delbor !

Invité

Ça faisait bientôt une semaine que j'étais installé ici... Et quasiment pas un seul client... Frustrant... Très frustrant ! Et qu'on ne me demande pas pourquoi ! Dormir même pas 6h par jour pour ensuite poireauter comme un con derrière un comptoir toute la journée, servant au maximum une dizaine de clients par jour, c'est frustrant ! Et chiant, en plus de cela ! Or moi, ce que je recherchais en venant ici, c'était du dynamisme, de l'action, de l'aventure, écouter les ragots des aventuriers tout en leur servant quelque chose à boire ! Mais je devais me faire des illusions... Mais hors de question d'abandonner ! En fait, j'avais mal préparé mon coup... 'Faut l'avouer, mon bar n'avait tout simplement aucun charisme : pas de nom, pas d'ambiance, pas de jolies serveuses, rien, que dalle ! J'ai donc passé tout mon dimanche à préparer ce qui deviendra LE bar branché de Katsu ! Avant tout, il allait falloir trouver un nom... Je m'suis creusé la tête pendant un moment, j'ai rien trouvé, et j'ai fini par gueuler à tout va « Delbor de delbor de merde ! C'est pourtant pas compliqué de... »... Le Delbor... Le Delbor... Fuck yeah, ça sonne bien ! C'est original, et concrètement pour les japonais, ça ne veut rien dire ! Et puis ça évoque bien l'action, la fête, les bouteilles qui volent dans tous les sens, les nanas se déchaînant sur le dancefloor ! Nickel. Bon, à présent, le thème... Avec un nom pareil, j'avais le choix entre « Bar PMU du bled » ou « boîte de nuit branchée d'Ibiza »... Pourquoi ne pas faire un mix ? A gauche, le comptoir classique où tu peux commander ton café et acheter tes clopes, à droite, le comptoir branché avec piste de danse, ambiance lumineuse, prêt à te saouler à la tequila et à passer une nuit de folie ! Fuck yeah, je me sentais plus pisser sur le coup ! En parlant de tequila, il allait falloir sortir le grand jeu... Fini les boissons ringardes, place aux cocktails déjantés ! Il fallait une carte à la fois classique et originale. Tenez, je viens de la finir :

Bienvenue au Delbor

Horaires d'ouvertures :

Du Lundi au Jeudi de 07h à 23h
Du Vendredi au Samedi de 08h à 02h

Boissons chaudes :

-Café court / long : 160 Yens
-Cappuccino : 180 Yens
-Thé / Tisane : 200 Yens
-Kraméléon (café + sirop d'orgeat + liqueur de cerise) : 400 Yens

Boissons fraîches (non-alcoolisées) :

-Sirop : 200 Yens
-Diabolo : 220 Yens
-Soda : 260 Yens
-Jus de fruit : 280 Yens
-Arc-en-ciel (fraise + orange + banane + pomme + framboise + cassis + raisin) : 380 Yens

Boissons fraîches (alcoolisées) :

-Bière : 320 Yens
-Saké : 380 Yens
-Vin : 400 Yens
-Champagne : 600 Yens
-Apéritifs (whisky, pastis, porto, kir) : 740 Yens
-Digestifs (armagnac, cognac, calvados, liqueurs) : 760 Yens

Cocktails maisons :

-Oui Skie Sans Glace (whisky + zeste d'agrumes) : 800 Yens
-Piñata (tequila + jus d'orange + épices) : 820 Yens
-Aloha (rhum + noix de coco + ananas + banane) : 860 Yens
-Mariachi (tequila + épices + extrait de piment) : 880 Yens
-Russian Hunter (vodka + pomme + extrait de sève de sapin) : 940 Yens
-Dulce (vin + miel + cerise + extrait de menthe) : 960 Yens
-2012 (absinthe + liqueur d'ortie + épices) : 1000 Yens

Formules repas :

-Formule p'tit-déj' (croissant + jus d'orange + café) : 600 Yens

Tous les vendredis et samedi soirs, happy hours de minuit à 2h avec -20% sur toutes les boissons de la carte !

Et à côté de cela, quelques magazines, clopes et conneries en tout genre. Mon bar commençait à avoir de la gueule ! Mais il manquait une chose cruciale... Une assistante. Car impossible de pouvoir gérer tout ce petit monde tout seul ! J'ai donc placardé une petite pancarte annonçant que je recherchais une jeune serveuse dynamique et sérieuse pour un boulot à mi-temps. Maintenant, y'a plus qu'attendre que le poisson morde à l’hameçon... M'enfin c'pas comme si c'était un piège hein, j'suis un type honnête moi ! Non mais oh... Bref, je vous souhaite la bienvenue au Delbor !

Edit :

Alors qu'un beau dimanche je faisais le tour de la ville à distribuer des prospectus au sujet de l'ouverture de mon bar, je fis la rencontre de deux charmantes demoiselles d'un peu près mon âge. Après un bref échange de politesses, elles me demandèrent où se trouver donc ce fameux bar. Je décidai donc de les y emmener pour leur offrir un verre.

Invité

Tout en regardant le jeune homme et attendant sa réponse, j'essayais de chasser l'esprit magicien qui était derrière lui, passant encore pour une débile mais bon, que voulez-vous... Quand vous avez un pouvoir de ce type, vous êtes catalogués de fou. Enfin, bref, j'arrivais tant bien que mal à me débarrasser de cet esprit encombrant quand le jeune homme nous adressa alors la parole.

"Euh oui, en effet, c'est mon bar, je l'ai ouvert il y a une semaine environ, pas loin du pensionnat Katsuki, si vous voyez où c'est... Normalement je ne suis pas ouvert le dimanche, mais bon, j'pense qu'il y a moyen de faire une exception pour vous !"

Oh bah ça c'est un sacré hasard... Il s'était mis proche du pensionnat, dans lequel nous étudions Rena et moi. Et en plus de cela, il voulait bien nous ouvrir ses portes alors que oui, logiquement, le dimanche, rien n'est ouvert. Puis voyant qu'ils nous emboitaient le pas, nous invitant à le suivre, je regardais alors Rena puis nous commençâmes à nous diriger vers son bar. Et bah s'il n'est vraiment pas loin du pensionnat, ce sera super cool. On pourra y venir souvent et puis en plus, ce jeune homme a l'air très sympathique. Une fois arrivées à son bar, je découvrais une décoration plutôt sobre mais très sympa. Cela donnait un côté épuré au lieu, j'ai trouvé ça tout de suite branchant.

M'asseyant sur un tabouret au comptoir en faisant attention à pas me casser la figure, ce serait bête hein, je regardais par ensuite la carte, puis regardais Rena lui demandant ce qu'elle comptait boire. Moi, presque toute la carte des boissons m'intéressait. Bon, à part l'alcool et en plus, ce serait trop risqué avec ma maladie. Oui, je sais que je reviens souvent à cela mais comment voulez-vous l'oublier alors qu'au moindre pas que vous faites, vous pouvez en un rien de temps vous casser quelque chose ? Je regardais de nouveau le jeune homme en lui adressant un sourire plutôt chaleureux.

« En tout cas, votre bar est bien agencé. Et oui le pensionnat Katsuki nous dis quelque chose, vu que nous y sommes étudiantes là bas. »

Puis en attendant que Rena commande, je sautais légèrement du tabouret pour bien regarder autour de moi et profitais pour aller faire un rapide tour aux toilettes. Puis forcément, après que j'allais pour sortir de la pièce, un esprit vient me voir limite à me narguer. C'était un type plutôt banal mais à mon avis, il ne devait pas avoir un passé très glorieux. Déjà, je lui donnerais à peine 18 ans donc un gamin... Bien sûr, ils ne sont pas tous gamins hein mais bizarrement, presque tous les esprits que je vois, me narguent... Je suis sûre que c'ets à cause de ma maladresse doublée de ma maladie. Sans rien dire, essayant plutôt de le chasser, je sortis de la pièce pour aller retrouver Rena et le jeune homme au comptoir.

//CRAC// //KKRRRR// … Pourquoi décidément, je n'ai jamais de chance ? Alors allez savoir l'action que je viens de vous faire. Non, en fait j'étais entrain de chasser cet abruti d'esprit... ah si au moins je pouvais leur parler ! Donc, je reprends, j'étais entrain de chasser cet esprit, en faisant des gestes bizarres mais je butais dans une table en prenant la chaise dans les pieds et voilà, pouf, je tombe >< !! Quand je voulus me relever, impossible... Génialissime, c'était tombé je parie et pour la je ne sais combien de fois sur une jambe cassée. Je regardais alors les deux personnes en soupirant longuement.

« Je crois que la partie relaxante de la journée vient de se terminer... Vous voulez bien m'emmener jusqu'à l'hôpital s'il-vous-plaît ? »

Puis bougonnais dans mon coin contre l'esprit qui avait encore gâché une journée de ma vie qui aurait pu être parfaite, sans blessure, ni quoi que ce soit !

Invité

Mon bar ne se trouvait pas loin. Il ne nous fallut pas plus d'un quart d'heure pour y arriver. Sur la route, presque aucunes paroles ne furent échangées. Je savais juste qu'elles s'appelaient Rena et Eri et qu'elles étaient toutes les deux étudiantes... Où ça ? Je n'allais pas tarder à le savoir.

Une fois arrivés au bar, je leur proposai de prendre place à une table ou sur un tabouret. Puis je leur présentai la carte : elles avaient l'air de la trouver à leur goût, ce qui me rassura. M'enfin 'manquerait plus que rien ne leur plaise... D'ailleurs, Eri profita de ce moment pour me lancer un sourire pour le moins chaleureux et me dire :

"En tout cas, votre bar est bien agencé. Et oui le pensionnat Katsuki nous dit quelque chose, vu que nous y sommes étudiantes là-bas."

Alors comme ça, elles étaient toutes les deux de Katsuki ! Quelle chance ! Tout d'abord, cela allait me faire deux nouvelles charmantes clientes (et j'insiste sur le "charmantes", car c'est toujours mieux de converser avec deux jolies filles plutôt qu'avec les vieux roublards du coin...), mais en plus, grâce au bouche-à-oreille, elles allaient pouvoir me faire de la pub gratis au près des autres élèves !... Hého, j'vous vois venir... Si vous croyez que j'avais calculé mon coup à l'avance, vous vous trompez, c'pas mon genre. Bref, reprenons.

Je laissai donc Eri et Rena prendre leur commande. Je me replaçai alors derrière le comptoir le temps d'astiquer quelques verres et tasses. C'est alors qu'Alice bondit soudainement juste en face de moi sur le comptoir, manquant de me renverser le verre à bière que je frottais à l'aide d'un torchon.

"Hey ! Ca va pas de me faire un coup pareil ?!"lui dis-je à voix basse.

Elle s'assit calmement, sans broncher, comme pour faire semblant de ne pas avoir entendu et me narguer. Elle plongea alors son regard doré dans le mien, comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, et je pus clairement entendre ses pensées :

"Baka... Tu n'as toujours pas compris à qui tu avais à faire ? Ces filles... Tu ne remarques donc rien ?"

Je la regardai avec un air d'ahuri, pour bien lui faire comprendre que je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'elle me racontait. Elle prit son air de chatte indignée, me tourna le dos avant de descendre de son perchoir pour aller faire un tour dehors.

Qu'est-ce qu'elle a bien voulu dire par là ? Je n'eus pas le temps de me poser d'avantage de question que j'entendis du bruit, comme un bruit de chaise qui craque... C'était Eri qui était tombé par terre – allez savoir comment – mais je ne vis pas de chaise ou de tabouret cassé, pourtant il me semblait bien avoir entendu comme un craquement... Je vis Eri tenter de se relever... en vain. S'était-elle fait mal au point de ne plus pouvoir se lever ? Après une simple petite chute ? Elle nous regarda Rena et moi d'un air très embêté, avant de soupirer longuement et de nous dire :

"Je crois que la partie relaxante de la journée vient de se terminer... Vous voulez bien m'emmener jusqu'à l'hôpital s'il-vous-plaît ?"

Non... Ce n'était pas possible... A l'hôpital ? Mais alors, ce bruit de chaise qui craque, c'était donc elle ? Je compris alors que quelque chose de grave c'était passé. Je m'accroupis à côté d'elle, les mains posées sur les genoux, inquiet.

"Est-ce que... tu t'es cassée quelque chose ?" lui dis-je d'un ton embarrassé.

Invité

Eri me regardait en souriant :

« J'en dis que nous n'avons qu'à aller faire un tour, ça te dit ? »

J'étais tout à fait d'accord avec la proposition.

Elle se tourna ensuite vers le jeune homme en souriant et lui répondit :

« Est-ce que c'est votre bar ? Non parce que ça a l'air super sympa. Ah et faites attention derrière vous, il y a un esprit qui rôde. »

Je dois avouer que je n’avais pas très bien compris la phrase de mon amie, et visiblement notre interlocuteur non plus. Mais il fit mine de rien. Et répondit :

« Euh oui, en effet, c'est mon bar, je l'ai ouvert il y a une semaine environ, pas loin du pensionnat Katsuki, si vous voyez où c'est... Normalement je ne suis pas ouvert le dimanche, mais bon, j'pense qu'il y a moyen de faire une exception pour vous ! »

Il voulait bien, nous ouvrir les portes de son bar, malgré que ce soit en dehors de ses heures d’ouvertures. C’était vraiment sympa de sa part. Mais il disait que c’était près de Katsuki ? Là où Eri et moi allons à l’école. Cela signifie peut-être que nous allons le croiser souvent. Qui sait ?

Nous nous sommes donc mises à le suivre, le trajet se passait dans un quasi silence. Mais ça n’était pas vraiment dérangeant étant donné que c’était à plus au moins un quart d’heure. Nous sommes entrés à l’intérieur.
La décoration y est assez sympa et moderne.

Je me suis installée au comptoir avec mon amie, nous regardions la carte, elle était plutôt remplie de choses intéressantes. Mais quoi choisir ? Là est la question.
Je regardais encore la liste des boissons quand Eri regarda le gérant et lui dit :

« En tout cas, votre bar est bien agencé. Et oui le pensionnat Katsuki nous dis quelque chose, vu que nous y sommes étudiantes là-bas. »

J’allais prendre ma commande mais un bruit attira mon attention. J’étais tellement absorbée par ce que je comptais commander que je ne m’étais même pas rendue compte que mon amie avait bougé.

Je cherchais la provenance du bruit, c’est là que je vis Eri allongée au sol. Je me leva précipitamment de mon tabouret et courus vers elle.

Elle tenta de se lever mais sans succès.

« Je crois que la partie relaxante de la journée vient de se terminer... Vous voulez bien m'emmener jusqu'à l'hôpital s'il-vous-plaît ? »

Je la regardais avec un sourire un peu forcé. J’étais inquiète pour elle, mais je ne voulais qu’elle le voie de trop, juste un peu sans plus.

« Ne t’inquiète pas on va t’emmener à l’hôpital, mais est-ce que tu penses que si on te bouge nous-mêmes c’est une bonne idée ? Ou on devrait appeler l’ambulance ? Parce que j’ai peur qu’on risque d’empirer la situation. Je dois t’avouer que je ne sais pas quoi faire. »

Je tournai la tête vers notre hôte qui se sentait peut-être mal vis-à-vis de la situation. Après tout, nous étions venus passer un bon moment mais mon amie venait de se blesser. Et qui plus est dans le bar de ce jeune homme.
Il s’accroupit et posa ses mains sur ses genoux. Il paraissait autant inquiet que moi.

« Est-ce que... tu t'es cassée quelque chose ? »

Je suppose que le bruit que j’avais entendu n’était pas anodin, elle devait s’être cassé quelque chose. Peut-être ne savait-il pas quoi lui dire ? J’avoue que dans ces moments là, on demande ce qui nous passe par l’esprit.

Je le regardais encore :

« vous savez quoi faire ? »

Invité

J'étais toujours au sol mais j'avais au moins réussis à me redresser un peu pour être assise. Foutue maladie, je vous jure... Je les voyais tous les deux pas mal inquiets pour moi, ce qui était assez normal. Et en plus, je venais de me casser quelque chose, dans le bar du jeune homme. Encore plus qu'un désespoir, j'ai vraiment pas de chance du tout. Je me retournais alors vers le jeune homme qui venait de s'accroupir devant moi.

"Est-ce que... tu t'es cassée quelque chose ?"

Et alors que j'allais lui répondre qu'en effet, je pensais que je m'étais cassée les deux os de ma jambe gauche, ce fut autour de Rena de se précipiter vers moi. Je les regardais, bien embêtée de leur faire subir ça, en plus un dimanche soir quoi...

« Ne t’inquiète pas on va t’emmener à l’hôpital, mais est-ce que tu penses que si on te bouge nous-mêmes c’est une bonne idée ? Ou on devrait appeler l’ambulance ? Parce que j’ai peur qu’on risque d’empirer la situation. Je dois t’avouer que je ne sais pas quoi faire. »

Je les regardais, voyant que le jeune homme avait l'air de se sentir mal. Je comprends, je me sentais encore plus mal de ne pas avoir fait assez attention et surtout d'avoir encore chassé un esprit à la con qui à fait que je suis tombée ! Je soupirais puis cherchais dans mes affaires mon portable qui faisait carte numérique, gps et accessoirement dossier médical, du fait que si on transformait cela en papier, il y en aurait pas loin de 300 feuillets.

Je pianotais alors quelques secondes sur la carte pour avoir la fonction portable puis cherchais le numéro de l'hôpital. Je ne les appelais pas tout de suite, préférant d'abord leur répondre et leur expliquer un peu pourquoi je me suis retrouvée dans cet état. Je ne sais pas si ça peut vraiment leur servir mais qu'ils sachent juste qu'une personne normalement constituée ne pourrait pas se casser quelque chose avec un seul choc comme celui-ci.

« Je me suis en effet cassée quelque chose... à mon avis les deux os de ma jambe mais faudrait reconfirmer cela. »

Je marquais une pause avant de reprendre et regardais alors Rena avant de soupirer à nouveau et me reprendre dans mes explications.

« Euh ouais je pense que c'est mieux d'appeler une ambulance... Comme ça ils regarderont direct mon dossier médical et s'appercevoir que c'est ultra urgent de m'emmener à l'hôpital. »

Je prenais ça à l'ironie mais que voulez-vous. Quand vous êtes atteint d'une maladie pareille, que vous êtes susceptible de vous briser en mille morceaux en moins de deux, vous arrivez rire de vous même. Puis comme pour bien plomber l'ambiance, même si ce n'était pas mon intention, je les regardais tous les deux.

« J'ai... une maladie assez rare que l'on appelle Maladie des os de verre. »

Invité

Eh merde... Tout c'était bien passé jusqu'à maintenant, pourquoi fallait-il que la journée se termine ainsi ? Parfois le destin est particulièrement cruel je trouve...

Eri avait finalement réussi à se lever pour aller s'assoir sur une chaise. Et maintenant, qu'étions-nous censés faire ? Exactement le genre de situation embarrassante ultra chiante, où t'es là comme un con à te demander ce que tu pourrais bien faire... Pour qu'elle demande qu'on l'amène à l'hosto' c'est que ça devait être sacrément grave. Rena avait l'air très embarrassée elle aussi.

"Ne t’inquiète pas on va t’emmener à l’hôpital, mais est-ce que tu penses que si on te bouge nous-mêmes c’est une bonne idée ? Ou on devrait appeler l’ambulance ? Parce que j’ai peur qu’on risque d’empirer la situation. Je dois t’avouer que je ne sais pas quoi faire."

J'aurais pu sortir exactement les mêmes phrases mot pour mot.

Eri pianota sur son téléphone, sûrement pour appeler les secours... Quand même, ça aurait été plutôt à nous de le faire logiquement, non ? M'enfin elle avait l'air d'avoir l'habitude : elle ne paniquait pas, ne s'affolait pas, ne criait pas, bref, on aurait pu croire qu'elle n'avait rien. C'est alors qu'elle se décida à nous expliquer ce qui lui était arrivé.

"Je me suis en effet cassée quelque chose... à mon avis les deux os de ma jambe mais faudrait reconfirmer cela."

What the f... Elle se serait pété la jambe en milles morceaux à cause d'une simple chute ? Non enfin j'dis ça car si je devais me péter quelque chose un jour, je pense pas que je réussirais à garder la même impassibilité que cette fille... Racontait-elle des cracks ? Je ne pense pas... Merde, ça m'avait foutu les glandes, c'était vraiment trop bête. Elle soupira un instant avant de reprendre.

"Euh ouais je pense que c'est mieux d'appeler une ambulance... Comme ça ils regarderont direct mon dossier médical et s'apercevoir que c'est ultra urgent de m'emmener à l'hôpital."

Arriver à dire "ambulance", "ultra urgent" et "hôpital" dans une même phrase avec un ton aussi neutre, comme si ce n'était pas urgent justement... Le calme de cette gamine m'impressionnait... A moins que ça ne soit de la résignation, tout simplement, je ne saurai le dire.

Eri nous regarda Rena et moi à tour de rôle avant de nous lâcher sèchement :

"J'ai... une maladie assez rare que l'on appelle Maladie des os de verre."

La maladie des os de verre ? Qu'est-ce que c'était que ça ? Vu le nom, on aurait dit une importante fragilisation des os, ce qui expliquerait pourquoi elle s'était cassée aussi facilement. La pauvre... Il y a cinq minutes, elle était encore radieuse et souriante, une véritable aura de joie de vivre semblait émaner d'elle... Et maintenant... Putain, les mots me manquent...

Après qu'elle nous ait annoncé la triste nouvelle, elle appela les secours et resta assise sur sa chaise avec Rena à ses côtés. Moi, je guettais l'arrivée de l'ambulance dans la rue, tout en mâchouillant nerveusement un cure-dent. C'est à ce moment là qu'Alice réapparut, comme sortie de nulle part. Elle s'assit à côté de moi.

"Cela ne sert à rien de te morfondre comme tu le fais. Tu ne peux rien y faire, c'est ainsi.

- T'as rien d'autre à foutre que d'encore plus me plomber le moral, foutue chatte ? Je sais pas ce qui t'arrive, mais t'es sacrément chiante depuis quelques temps...

- Surveille tes paroles Koji, et écoute bien ce que je vais te dire : ne t'approche plus de ces filles. Ni d'aucun autre pensionnaire ou professeur de Katsuki. La seule chose que tu gagneras à les fréquenter, c'est la souffrance. Une souffrance telle que tu regretteras ton ancienne vie...

- Barre-toi putain ! Tu m'gonfles !" hurlai-je en la menaçant de lui donner un coup de pied.

Elle s'enfuit sur un toit, me fusilla du regard comme pour me lancer un ultime avertissement, puis disparut. C'est qu'elle allait vraiment réussir à me prendre la tête avec ces histoires de à la con celle-là ! Delbor de delbor...

L'ambulance arriva enfin. Eri fut transportée sur une civière. Le diagnostic fut fatal : fracture du tibia, du genou et du fémur, plus d'jambe quoi. Et pourtant, Eri ne versa pas la moindre larme. Elle était sacrément courageuse... J'allai voir Rena pour lui dire qu'elle pouvait rentrer au pensionnat et que j'allais accompagner Eri jusqu'à l'hôpital. Elle sembla gênée, mais elle n'insista pas. J'eus juste le temps de la remercier pour cet bel après-midi en sa compagnie, avant de fermer le bar et de grimper dans l'ambulance à côté d'Eri. Son visage affichait toujours une neutralité expressive pour le moins déroutante. Je lui saisis la main, la regardai dans les yeux, souriant, avant de lui dire :

"T'en fais pas, je vais rester avec toi, tout va bien s'passer."

Elle me rendit ce sourire, comme pour me remercier, puis ferma les yeux, fatiguée je suppose. Et puis l'ambulance démarra en trombe, direction l'hôpital de la ville. Sacrée journée...

Invité

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